© Iconsport
La boxeuse algérienne Imane Khelif reçoit les honneurs de son adversaire hongroise Anna Luca Hamori à la fin du combat des quarts de finale catégorie 66kg des JO Paris 2024
«Paroles vides», «tempête dans un verre d'eau» et «nous n'accordons aucune importance aux organisations illégitimes» : c'est ainsi que le Comité olympique algérien a riposté le 5 août aux commentaires des responsables de l'Association internationale de boxe (IBA).
Depuis le début de l'édition parisienne des Jeux Olympiques, la boxeuse algérienne Imane Khelif fait face à des attaque concernant son genre. «Mon enfant est une fille», avait défendu face aux caméras le père de cette sportive accusée d'être «transgenre», le jour de son duel en quart de finale.
En plein tourbillon médiatique ciblant la boxeuse, le vice-président européen de l'Organisation mondiale de boxe et ancien secrétaire général de l'IBA Istvan Kovacs avait rajouté une pièce dans la machine.
💬"Mon enfant est une fille"
Le père de la boxeuse algérienne Imane Khelif la défend pic.twitter.com/EtkkA9vBKQ
- BFMTV (@BFMTV)
Le père de la boxeuse algérienne Imane Khelif la défend
«Le problème n'était pas le niveau de testostérone de Khelif, car il peut être ajusté de nos jours, mais le résultat du test de genre, qui a clairement révélé que le boxeur algérien est biologiquement un homme», a-t-il déclaré le 2 août dans une interview accordée au Magyar Nemzet.
Des accusations «fallacieuses», fustige le COA
«Notre championne Imane Khelif n'est pas affectée par les allégations de l'IBA qui demeurent fallacieuses», a réagi le Comité olympique algérien (COA) par voie de communiqué publié la veille du combat d'Imane Khelif.
«L'Algérie n'est pas membre de l'IBA et nous ne reconnaissons aucune légitimité [à cette organisation, ndlr.]» qui, du reste, «n'a aucun lien avec les Jeux olympiques» a martelé le COA. «Nous nous tenons avec détermination aux côtés d'Imane Khelif et n'accordons aucune importance aux organisations illégitimes [...] notre soutien aux athlètes algériens est «sans limites» a ajouté l'instance sportive de l'Algérie.
Pour sa part le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports et président du COA, Abderrahmane Hammad a riposté sur son compte X (ex-Twitter) «une instance non reconnue par le CIO poursuit ses attaques contre notre championne Imane Khelif. L'Algérie a consacré des moyens exceptionnels pour engager des poursuites judiciaires contre quiconque a touché ou osera toucher à notre championne» a-t-il signalé. «Nous répliquerons avec force et fermeté à toute provocation. L'énergie que nous mettons dans la défense d'Imane et de la femme algérienne d'une manière générale est sans limites» a-t-il prévenu.
«Ce combat, c'est pour ma dignité», avait lancé à la presse Imane Khelif, dans la foulée de sa victoire en quart de finale. «Cette médaille arrive après des années de travail [...] Cette médaille est pour mon pays, pour tous les pays du monde arabe. Vive l'Algérie !» a-t-elle réagi.
La boxeuse algérienne Imane Khelif assaillie et en larmes en zone mixte après sa qualifications en demi-finale #jo2024 pic.twitter.com/vEItlhXDUo
- Anne-Sophie Bourdet (@AnneSoBourdet)
Sa qualification dans le dernier quart a également suscité l'intérêt du chef de l'État algérien Abdelmadjid Tebboune qui l'a salué dans un message sur son compte X, «tu as honoré l'Algérie, la femme algérienne et la boxe algérienne», l'a-t-il félicité. Imane Khelif disputera ce 6 août une place en finale, dans la catégorie des -66kg, contre son adversaire thaïlandaise Janjaem Suwannapheng. La transsexualité en Algérie, pays africain de confession musulmane, est interdite.